Les Interstices – Univers littéraire du Fantastique interconnecté
Les Textes et Nouvelles :
Respectant l’ADN littéraire des Interstices en proposant des récits fantastiques, de science-fiction, surréaliste et de réalisme-magique, les écrits les plus courts sont l’occasion d’explorer d’autres champs !
Sédiments d’un jour est un court texte auto-biographique relatant une journée ordinaire, publié dans une revue locale du Valenciennois : L’Athènes du Nord.
Le texte est aussi mis à disposition sans téléchargement ici :
Les Ailes de Narra est une nouvelle fantastique narrant le voyage de deux jeunes adultes, Narra et Alibi, issus de la tribu des Facirs. Ils ont reçu pour mission initiatique de dresser un Grand-Volant, si Alibi revient bredouille, son père, chef de la Cité des Grandes-Volières pourrait définitivement le renier.
Plonger dans le monde fantastique de Mer et découvrez son étrange océan laiteux et ses coraux animés. Disponible par l’adhésion à la Newsletter les Missives Intersticielles.

Extrait première partie :
« L’ambre du soir se reflète à la surface de Mer, un arbre de lumière pâle indique la voie à suivre.
Les coups de pagaies troublent la nappe d’eau, et font vibrer les branches réfractées en surface. Deux jeunes gens à la peau sombre et aux coiffes de plumes avancent silencieusement sur leur barque au crépuscule. Autour d’eux, de grandes coquilles brisées, larges de plusieurs dizaines de mètres de circonférence, flottent au-dessus de Mer. Ils décrivent des arcs entre elles, veillant à ne pas les heurter de leurs pagaies.
La jeune femme adresse des signes à son compagnon, désignant une coquille plus grande au centre de l’archipel flottant. C’est la seule à se balancer sur sa partie externe, parmi les dizaines qui les entourent. L’eau chante doucement son déséquilibre, par un ressac lent et profond. L’esquif approche de l’île calcifiée. À proximité, la jeune femme tend la main pour saisir le bord flottant. Elle s’assure une prise stable afin de permettre à son compagnon de débarquer. La barque se soulève d’un côté quand l’homme parvient à poser pied sur la coquille. Narra se retient pour ne pas chavirer avec l’embarcation, puis se hisse rapidement à son tour.
Tous deux sur le sol blanc cassé, couvert d’une fine membrane de protéine qui colle sous leurs doigts et pieds, les jeunes gens se tiennent immobiles, muets comme des tombes en contemplant ce qui se trouve au creux de l’île.
Lové sur lui-même, un long corps de plumes blanches, brillant encore dans la lumière bleue céramique du crépuscule d’ambre, se soulève au rythme d’une respiration lente.
Extrait : seconde partie
Quatre doigts élancés, chacun terminé par de puissants ongles recourbés en lame de serpe, griffent doucement la membrane de la coquille dans le sommeil profond de la bête.
Les rectrices qui ornent l’arrière train de la créature frétillent en réagissant aux songes de l’oiseau. Les poils de ses plumes sont doucement bercés par le puissant souffle du volatile.
Sa collerette noire, grimpe jusqu’à la base de son bec. Ce dernier, long d’un mètre, est courbé en pointe comme un crochet prêt à déchirer ses proies.
Long de probablement dix mètres, le Grand-Volant que les jeunes gens traquent est à portée de main.
Posant son doigt sur ses lèvres, la jeune femme sort de son pagne de plumes tressées un curieux instrument fait de coraux taillés et assemblés. Il ressemble à un ensemble de roseaux terminés par une conque, faisant résonner les sons dans chaque tube.
Le jeune homme, quant à lui, saisit la lance dans son dos et se décale, contournant la créature, prêt à intervenir si nécessaire.
Les cheveux noirs et bouclés de la jeune femme tombent autour de ses épaules. Ils frémissent lorsque le souffle chaud du Grand-Volant prend sa tête. Elle pince son nez en serrant ses narines, et se fait violence pour supporter l’haleine putride.
Elle porte l’ocarina à sa bouche et pose délicatement ses lèvres sur les tubes les plus fins.
Sa mère lui avait toujours dit que l’intention comptait plus que les notes. Que l’esprit, plus que la maîtrise, séduirait le Volant.
Le souffle qui s’échappe de ses lèvres n’est qu’un mince sifflement, qui s’engouffre dans les voies tubulaires. Il fait résonner sur les surfaces convexes des notes s’élevant vers le ciel sans nuage, glissant entre les bras froids d’ambre jusqu’à l’autre côté de la Mer courbe.
Extrait : troisième partie
Le jeune homme, agrippé à sa lance, sent les poils de ses bras se hérisser. Un frisson traverse son échine, sans qu’aucune brise n’en soit responsable.
Ces mers ne connaissent de vent que le souffle des hommes…
… Et les battements d’ailes des Volants.
La créature sort de son sommeil d’un bond, se redressant immédiatement sur ses longues pattes.
Elle écarte ses ailes et hérisse ses plumes comme un prédateur en furie. Mais aucun son ne franchit son bec, pourtant grand ouvert.
La jeune femme continue de souffler dans l’ocarina, bien que ses doigts glissent sur l’instrument, la peau moite de sueur froide. Elle ne cessera de jouer tant que le Volant ne l’y contraindra.
Mais la créature claque des ailes dans l’air.
La bourrasque est si puissante que la jeune femme défaille, manque de tomber, et laisse échapper l’ocarina qui rebondit sur la coquille.
Le jeune homme se rétablit comme il le peut, tire sa lance de son dos et la tend en direction du Volant.
Mais l’oiseau claque à nouveau des ailes, se cambre, puis s’élève dans les airs.
Son envol fait chanceler l’île, désarçonnant les deux jeunes gens qui s’effondrent dans le tumulte. »
Les Ailes de Narra est une nouvelle fantastique qui introduit un univers complet qui sera largement approfondi dans de futures autres nouvelles, mais aussi un roman complet. Ce projet de plus longue haleine, sera un roman de genre fantastique lui aussi qui paraîtra à la fin d’année 2026.
Découvrez la suite des Ailes de Narra en rejoignant les Missives Interstitielles :